La confrérie des Eveillés

La confrérie des Eveillés

Vladimir Poutine, criminel de l'ancien monde ou héros du nouveau ?


Salam aleikoum, Greetings to all, Bonsoir à tous, Guten abend, Dobry vecer, Un saludo a todos,

 

La confrérie des éveillés vous salue et vous transmets ses chaleureuses salutations d'Afrique.

 

Fidèle à notre promesse, nous partageons avec vous nos analyses sur un sujet peu conventionnel dans notre cercle, la situation de Mr Poutine, de fait érigé en figure du mal absolu dans certaines parties du monde, et en héros dans d'autres endroits du globe.

 

D'un point de vue philosophique et historique, rien d'étrange, depuis les premières religions, Mani au IIIème siècle après JC jusqu'à nos jours en passant par Spinoza et Nietzsche, il est admis que l'Homme est un savant dosage d'ombres et de lumières se développant tout au long de son périple vivant et courant à tout moment le risque de basculer soit du coté de la lumière absolue ou à l'inverse dans les ténèbres.

Du prisme sociologique, l'affaire prend une tournure classique voire Hollywoodienne, puisque nous sommes en présence de l'archétype du jeu de rôle en société, en l'occurrence le vénérable triangle de Karpman qui met en scène "le persécuteur", "la victime", et "le sauveur".

Vue d'Occident, Mr Zelenski en treillis incarne le héros slave - héritier de l'empire Lithuano-polonais -  défenseur de la veuve et de l'opprimé et au passage de la démocratie, victime de Mr Poutine réincarnation vivante d'Ivan le Terrible pourtant bien aimé du peuple, tandis que les Ukrainiens pris dans le théâtre machiavélique de la géostratégie attendent avec impatience le prétendu sauveur qui ne viendra pas tout de suite.

Vu d'autres lieux, l'attribution des rôles suit une répartition géographique et géopolitique comme nous le voyons ci-dessous.

 

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Trois quart des pays ont condamné l'invasion Russe à l'ONU, fait notable un quart se sont abstenus ou étaient absent à l'instar du Maroc, de l'Algérie, de l'Afrique du sud, de l'Ethiopie, de l'Inde, de l'Iran, du Pakistan, de la Chine soit quasiment tous les BRICS. Du point de vue du droit international, l'invasion Russe est sans conteste hors la loi et mérite d'être sanctionné, dans les faits, plusieurs pays et non des moindres ont voté pour du bout des lèvres et appliquent une réal politik plus visible sur l'écran de l'application des sanctions. A l'image, non sans surprise, de l'Allemagne qui via son chancelier Olaf Scholz a indiqué que son pays ne pouvait se passer de l'énergie Russe sur le court et moyen terme, de même pour l'Egypte qui tente un non alignement et appelle à une réunion d'urgence de la ligue Arabe, la Turquie qui active son économie vers l'est et a vu l'abstention de tous les pays d'obédience Turkmène, les UAE qui se sont abstenus lors d'un vote au conseil de sécurité à l'étonnement de tous et positionne Dubaï, Israël qui a envoyé son premier ministre, le Japon et la Corée du sud qui ont informé qu'ils ne pensaient pas appliquer des sanctions au vu de leurs dépendances énergétiques, le Mexique qui a notifié que toutes représailles économiques seraient malvenues, et enfin l'Arabie Saoudite qui sent le vent tourner depuis l'arrivée des démocrates au pouvoir.

 

De l'angle psychiatrique et macro économique, avec en arrière plan l'ambition d'un story telling accrocheur, la conjonction de la pandémie depuis 2019, de la crise économique qui en découle, et de la crise Ukrainienne en cours justifie l'invocation d'un bouc émissaire purificateur de la collectivité selon le concept de René Girard, sans préjudice d'interpellation d'autres personnes ou segments de la population à même d'endosser le costume, une pensée pour les périls djihadistes radicaux dont on ne sait plus par qui, ni pourquoi ils sont financés mais qui n'en finissent pas de perturber l'ensemble de l'arc méditerranéo-asiatique et d'instaurer un climat de terreur au profit de nous ne savons quels intérêts particuliers ou plus généraux.

 

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L'échelonnement des évènements depuis 1990 et l'accélération en 2019 du climat de tension interpellent et laissent songeur dans une période charnière de la reconfiguration du monde, marquée par le déclin relatif de l'hégémon et une stratégie du pivot bien compliquée qui interloque les affidés, la réémergence des puissances historiques à leurs têtes la Chine et la Russie, le tout dans un contexte d'effondrement biophysique devenu un facteur géostratégique parmi d'autres et dont les conséquences structurelles mettent en péril l'ensemble de la demeure économico-sociale en l'occurrence la pérennité d'une demande solvable dans un univers fini. La question de l'ultime itération s'impose peut être d'elle-même ?

 

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 Revenons à Mr Poutine, qui au même moment et dans cette vision d'une reconfiguration, apparait pour certains l'emblème de ce renouveau, de cette nouvelle dynamique. En effet, dans le tiers monde ou ce qui n'est pas Occident, les avis sont beaucoup plus partagés. Tous compatissent avec le peuple Ukrainien, sont pour la paix, et simultanément se pose la question de la responsabilité de ses élites, de l'OTAN, et de l'UE. Leurs réponses leurs appartiennent et traduisent l'existences de plusieurs autres ethnocentrismes ou cadres de réflexion intellectuel, voire d'un désintérêt compréhensible pour un conflit lointain qui pour une fois ne les concerne pas ou prou.

 

D'un point de vue purement rationnel, sur la foi de vingt ans de gouvernance à la tête d'une des superpuissances mondiales, vacillante à l'aube du XXIème siècle, redressée depuis sur le plan géopolitique, social avec un PIB par habitant de l'ordre de 30 000 $/an et des services publiques fonctionnels, économique avec le sixième PIB en PPA mondial juste derrière l'Allemagne (cf. fig. ci-dessous), enfin culturel avec un soft power qui s'affirme de plus en plus renforcée par la symbolique de la troisième Rome et d'une pensée intellectuelle affirmée.

 

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De fait, sur la scène international Mr Poutine est un acteur très respecté pour sa réserve et son pragmatisme efficace, dans un environnement qui sur ses flans ouest et sud est très hostile et une opposition externe férue de la stratégie de Sun Tzu "Piller la maison qui brule". Au même titre que son vieux compagnon de route Mr Lavrov, ministre des affaires étrangères, rompu à la scène internationale depuis 2004. Quand à son parcours au sein du KGB, et notamment à Dresde à la chute du mur en tant qu'officier de renseignement, il ne peut que conforter l'avis d'un homme -juriste de formation- réfléchi, calculateur, stratège, adepte du temps long, sachant évoluer au milieu de fortes contingences et en tirer le meilleur profit. Cette évaluation est confortée par les propos du premier ministre Israélien Mr Bennet en visite à Moscou le 14 Mars dernier et que nous citons " Mr Poutine n'est ni irrationnel ni même paranoïaque mais plutôt relativement raisonnable".

 

Nous vous laissons seul juge en ce qui concerne Mr Vladimir, par contre en tant que chef d'état et légataire de l'église orthodoxe et de l'esprit Russe, nous ne pouvons que constater le rôle éminemment positif qu'a jouer Mr Poutine, ce dont le peuple Russe est parfaitement conscient.  S'il est une inquiétude qui se profile à l'horizon, c'est bien l'Age avancé qu'il a atteint et la nécessité de songer au monde d'après qui se dessine.

 

La confrérie des éveillés espère avoir  enrichi le débat sur la personne de Mr Poutine et se réjouit d'avance de tous les témoignages que vous pourriez apporter dans un sens comme dans l'autre.

 

Au milieu de la prairie verte, l'ombre de cet arbre ressemble à une île. Passant, reste où tu es, là-bas ! Entre la route que tu suis et cette ombre qui tourne lentement, il y a peut-être un abîme infranchissable. Omar El Kahyyam de Nichapour

 

Tahiyatina

 

 

 

 

 



12/05/2022
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