La confrérie des Eveillés

La confrérie des Eveillés

Occident et orient, même combat !

Tahiyati lil jamii, grettings to all, Queridos amigos, Bonjour à tous mes amies, et amis, d'où que vous soyez.

 

 

Le thème de ce soir traitera d'histoire comparée, au travers de l'analyse de deux religions monothéiste très ressemblante et au parcours étrangement parallèle, si l'on se départit du décalage temporel.

Notre étude couvre la période qui s'étend de notre prophète Jésus, à l'époque contemporaine, via notre prophète Mohammed SAAWS.

Quelques chiffres avant d'entamer le débat. Les chrétiens, première religion mondiale, représentent 2,4 milliard de fidèle, et les musulmans 1,6. D'ici 2070, ils devraient dépasser les chrétiens.

 

 

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Commençons par le christianisme et son prolongement socio-politique, la chrétienté. Née au proche-orient, et confondu avec le judaïsme jusqu'en 100 ap.JC et l'abolition de la circoncision, il grandit contre un pouvoir Romain avant d'en devenir la religion officielle au IV siècle. A ce moment, sa doctrine se stabilise par la réappropriation de la bible hébraïque (ancien testament) au biais de la philosophie grecque, pour aboutir au nouveau testament, canon variable selon que l'église soit latine ou orthodoxe. La période qui s'étale du VII au XIV siècle voit l'équilibre des pouvoirs spirituels bipolaires et temporels s'affronter au profit des second, avec en toile de fond l'irruption de l'Islam, et la rupture politique entre les deux églises suite au ravage de Constantinople (Istanbul) par les croisées en 1204. S'ensuit une crise interne, l'église latine qui en arrive à avoir trois papes au même moment dans un contexte de lutte de pouvoir intense entre Rome, Avignon, sous-tendu par l'émergence d'une Europe des nations, d'une croissance démographique, technologique (l'imprimerie), et culturel avec l'exil des érudits grecs vers l'occident, à la suite la chute de Byzance.

DU XIII au XVI siècle, l'église vit son apogée, dans un contexte de réformes protestantes qu'instrumentalisent les princes, de contre-réforme catholique, d'inquisition, d'expansion coloniale, et de guerres de religions.

Contrainte d'abandonner en partie le pouvoir temporel, l'église verrouille le pouvoir spirituel et la pensée, jusqu’à ce que la révolution Copernicienne et Les Lumières ne finissent par provoquer la séparation des pouvoirs religieux et politiques au XVIII siècle et ne permissent l'émergence d'une troisième force, le peuple.

 

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Il s'ensuivit une prise de distance collective et individuelle dans la société Européenne, compensé par une expansion dans les Amériques et en Asie. Politiquement, l'église latine pris ses distances avec le pouvoir temporel, et remit en avant les principes initiaux d'amour et de religion des pauvres tout en cédant le moins possible à la révolution culturelle et scientifique du monde moderne.

 

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Pour l'Islam -monothéisme épuré à l'image de ses origines- sa naissance est à l'opposé car elle se traduisit immédiatement par un exil et une révolution interne à la tribu des Koraich, avant d'aboutir à la prise du pouvoir par le prophète. De religion rebelle, l'Islam devint religion d'état et glaive de la conquête en moins d'un siècle. La consolidation de sa doctrine s'effectue en parallèle au chiisme chiite, tenant de l’hérédité du pouvoir contrairement aux sunnites qui considèrent que le pouvoir doit faire l'objet d'élection au sein de la tribu pour choisir le plus méritant moralement et religieusement. Au bout de deux siècles, l'unité se fragmenta en trois pôles, tandis que la religion est asservi par le pouvoir des princes, à l'exception du Chiisme qui pût survivre en tant que pouvoir au travers de son clergé. S'ensuivit, un age d'or du VIII au XIV siècle, fruit d'une expansion sans précédent - première mondialisation du monde connue - due à la maîtrise des routes d'Asie et d'Afrique et d'Europe, via l'Orient; à l'universalité de la langue Arabe et d'une éducation avancée grâce aux Zaouias et Msib; à l’héritage de la culture grecque et l'assimilation de nouveaux peuples et cultures, générant un foisonnement sans précédent de la pensée.

 

La centralisation et la hausse des pouvoirs temporel/religieux dans un monde qui s'ouvrait au nouveau monde, à la voile au long cours, à la réforme, et à la révolution Copernicienne , stabilisât la situation du XV au XVIII siècle entre l'Orient Ottoman et l'Occident, avant que la révolution des Lumières et industrielle ne permit à ce dernier d'entrer dans la modernité et de laisser l'Afrique, l'Asie et l'Islam presque trois siècles derrière au début du XX siècle.

Pour l'Orient s'ensuivit la colonisation, une recomposition géographique et géopolitique, et une acculturation religieuse et moderniste assimilable à une prise de distance ou réforme forcée. Logiquement, un processus d'indépendance physique puis spirituel se met en place depuis la II guerre mondiale, sous hautes contraintes externes et étrangères, mais aussi sous l'influence de deux nouvelles forces, le peuple, et une contre-réforme religieuse qui prône un retour aux sources (les frères musulmans, le wahhabisme, et sa forme extrême le salafisme) de la même manière que la réforme chrétienne V siècles auparavant.

Dans un contexte de défragmentation géopolitique et géographique, sous la poussée de ses deux nouvelles forces poussées par le vent de l'histoire et des forces externes, une contre-réforme d'obédience moderniste tente de se met en place, elle impose une relecture religieuse incorporant une nouvelle vision de l'Islam, ou alors un long déclin vers une guerre de religion sur fond de nouveau partage des pouvoirs et des espaces qui précéderait une "renaissance".

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De quoi sera fait ce futur ? en synthèse trois forces à l'oeuvre, le pouvoir temporel et les influences étrangères, le peuple, la réforme, et un nouveau arrivant 'la contre-réforme' qui, si elle arrive à libérer les canons de l'Islam des influences politiques, peut être le catalyseur d'une nouvelle reformulation et d'une nouvelle pensée à l'image des Lumières. L'autre scénario, emprunté par la chrétienté, est le "secularism" ou laïcité, la séparation du spirituel et du temporel.

 

Je conclurais par un bref commentaire sur la Charia, qui est multiple, plutôt issue des traditions et des coutumes pré-islamique, et qui est instrumentalisée par les pouvoirs religieux et politiques afin de leur donner une soi-disant légitimité pour renforcer le patriarcat.

Cette réécriture devra s'appuyer sur les écritures révélées au nombre de 104 pour aboutir à ce que je nommerais un Islam dépouillé et universel. Il pourra s'appuyer sur ses spécificité, l'absence de clergé et donc d’intermédiaire entre l'individu et le divin, soit le summum de la liberté et de la décentralisation, et  son référent démocratique, ou le plus méritant doit être élu par les musulmans sans préjudice de couleur ou de culture ou de langue. L'abandon de l'Arabe, et le passage aux langues locales pourrait être un élément fondamental de cet universalisme. Le positionnement de la femme, à l'égal de l'homme et comme prôné par le Coran, serait la touche ultime qui pourrait faire basculer vers une nouveau modèle spirituel et temporel mondial.

 

En synthèse, les parallèles entre l'Islam et le Christianisme sont nombreux. L'Islam est, potentiellement dans la même phase que la chrétienté occidentale au XV siècle, en pleine recomposition sous l'effet de l'émergence de nouvelles forces. Deux différences fondamentales néanmoins existent, l'absence d'une structure de type clergé, et l'absence de faculté à reformuler le message divin.

 

Bonne lecture, et bien à vous mes amies, et amis.

 

La confrérie des éveillés

SR

 

 

 

 

 



18/06/2016
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